La directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé ne sest pas fait vacciner contre le H1N1. Normal, puisque des canadiens lassimilent à la grippe saisonnière de 2010. Et certains se font des milliards grâce à la grippe porcine.
Depuis quelques mois, lindustrie pharmaceutique a battu tous les records de vente concernant le Tamiflu, principal remède, face au virus H1N1. Entre la découverte de lots de vaccins contenant du mercure, la sur-médiatisation de cette affaire et lavis mitigé des scientifiques et médecins quant au choix de se faire vacciner ou pas, cela nous amène forcément à nous poser quelques questions sur cette psychose qui a secoué du jour au lendemain la planète entière. A commencer par lOMS
En effet, à la date du 29 Décembre dernier, le Dr Margaret Chan, directrice de l’Organisation Mondiale de la Santé ne sest elle-même pas encore fait vacciner ! Interrogée par des journalistes à Genève, la directrice de l’OMS a déclaré : «J’ai demandé à mon service médical de s’informer sur l’endroit où je peux me faire vacciner». Afin de justifier ce « terrible oubli », Mme Chan a prétendu quelle était en congé. Pas de quoi encourager les plus sceptiques à simmuniser
Après le recul de cette pandémie, certains pays avouent même avoir commis une boulette en nayant pas bien su gérer cette menace. Ce qui a fini par causer un surplus de médicaments à cause dun afflux précipité de commandes. Le plus bel exemple reste la France ! Ils se retrouvent là-bas avec 94 millions de vaccins sur les bras, 869 millions deuros dépensés et seulement 5 millions de Français vaccinés. Cest en tout cas ce que rapporte un article paru dans la voixdunord. Pour rattraper le coup, les uns et les autres tentent tant bien que mal de brader leur surplus de Tamiflu.
La Suisse, elle, a décidé de distribuer la moitié de son stock gratuitement aux pays en voie de développement! A quand les fripes pour médicaments ?
Le H1N1 ? Il a même eu paradoxalement quelques effets positifs, en Tunisie. On notera par exemple ce coup de fouet salutaire donné à lindustrie pharmaceutique nationale. Le laboratoire médical « Saiph » a ainsi réussi à fabriquer un générique du vaccin (répondant au nom de SIFLU) après avoir reçu lautorisation de mise sur le marché, selon lhebdomadaire « El Osboui ». Il sen est suivi une campagne de vaccination gratuite à léchelle nationale et ce, après quelle ait été limitée au tout début, uniquement à certaines catégorie de la population, notamment, les femmes enceintes, les enfants et les personnes âgées.
Il nempêche. La grippe porcine a décidément fait beaucoup dheureux, et généré dénormes revenus. Les premiers servis ? Les groupes pharmaceutiques et les industriels fabriquant les produits dérivés (masques, produits désinfectants .). En Tunisie, il suffit daller faire un petit tour dans le supermarché du coin pour se rendre compte du phénomène. Les rayons parfums et cosmétiques croulent sous les gammes de désinfectants et de lingettes. Les produits censés nous préserver du virus se vendent comme des petits pains. Une aubaine pour certaines marques tunisiennes qui semble-t-il, ont trouvé un créneau très prometteur! De nombreux Tunisiens nosent plus saventurer hors de chez eux sans leur panoplie anti-microbes. En somme il sagirait presque dune nouvelle mode, mais sans les mannequins qui vont avec
Et difficile dy échapper avec cette campagne de communication tous azimuts : création de groupes sur Facebook, spots tv, affiches Certains ont même crié au scandale, estimant que la grippe porcine nétait finalement pas aussi dangereuse quelle en avait lair (lire larticle : Tunisie : Grippe A, vaccin ou pas ?)). Aux dernières nouvelles, le virus a très peu changé, il se serait même stabilisé. Comble de lironie, un portail canadien affirme même que ce virus tant redouté par certains, pourrait devenir la principale grippe saisonnière en 2010…
Samy Ben Naceur
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