Le moteur de recherche qui s’est imposé comme le numéro un mondial a été à l’origine d’une véritable révolution. Mais après tout, en quoi nous concernerait le succès d’une boîte américaine, aussi novatrice soit-elle ? Que nous importe que Google continue d’engranger des milliards de bénéfices ?
Dans un contexte où la planète entière utilise somme toutes les mêmes technologies et les mêmes outils pour surfer sur le net et dénicher des informations, la réponse est évidente : les Tunisiens sont aussi concernés que les Anglais, les Espagnols ou même les Papous de la Nouvelle-Guinée. Malgré quelques tentatives intéressantes quand le net était encore à ses premiers balbutiements dans notre pays, c’est Google qui a fini par s’imposer comme le premier moteur de recherche. Même parmi les utilisateurs qui ne s’intéressent qu’à nos données 100% locales. La situation est identique à peu de chose près dans tous les pays du monde. Sauf au Japon. Mais ne nous y trompons pas : au pays du Soleil Levant, on préfère Yahoo, et non une quelconque solution Made in Japan.
Ce sera donc Google. Les pionniers tunisiens ont fini par s’en accommoder. Les quelques visionnaires de notre pays, qui en ont pris le parti, n’ont pas eu à s’en plaindre. Des sociétés tunisiennes ont ainsi été lancées, exclusivement (ou presque) consacrées au moteur de recherche. Elles se sont ainsi faites une spécialité du référencement, par exemple, qui devient l’un des premiers enjeux des sociétés. Quand elles ont un site web. Parce qu’on a fini par comprendre que rien ne sert d’avoir un site aussi performant soit-il, s’il n’apparaît pas aux premières loges dans les listes de résultats de… Google. Des sociétés tunisiennes, donc, qui ont recruté des jeunes diplômés, et contribué un tant soit peu à éloigner (un peu) le spectre du chômage. Internet étant le parfait symbole de la mondialisation, des jeunes qui lancent une boîte dans un garage désaffecté (la légende est tenace) aux Etats-Unis ou en Europe, peuvent contribuer à créer des emplois dans le Tiers-Monde, et même dans les pays dits «émergents».
Sur un autre niveau, Google a passablement chambardé la donne auprès des professionnels tunisiens de l’information. Finies les fastidieuses recherche auprès des documentalistes. Quelques clics sur le moteur de recherche, et l’accès au Graal est immédiat. Mieux: quand certaines entreprises tunisiennes veulent passer sous silence certaines de leurs activités, notamment à l’étranger, Google se chargera en partie de faire tomber les masques. Si nos journalistes ne sont pas toujours bien reçus par les responsables les plus réticents, l’ultime recours à Google peut donner accès à des sources aussi fiables que le Financial Times, et autres revues aussi crédibles que prestigieuses. On peut désormais être averti en temps réel de la publication de tout article qui concerne notre pays, ou même l’une de nos entreprises.
Sans parler des fameuses cartes, les désormais célèbres Google Map, qui ont fait le bonheur de nos internautes et de nos blogueurs. Jusqu’à en arriver au navigateur Internet, gratuit, lui aussi, le dernier-né de la gamme baptisé «Chrome».
Mais peut-on rêver de voir un jour des Tunisiens lancer un concurrent (même très lointain) à Google ? Au-delà de la légende des étudiants désargentés qui font fortune grâce à une idée de génie, comme Sergey Brin (24 ans à l’époque) et Larry Page (25 ans) ? Pas si sûr.
Le 7 septembre 1998, Brin et Page ont collecté 1 million de dollars en mettant à contribution leurs amis et parents pour créer Google Inc. Ils ont beau n’être que dans un garage, ils disposaient déjà de plus d’1 milliard de nos millimes. Pas vraiment de quoi en faire un exemple pour nos jeunes promoteurs tunisiens.
Mohamed Fateh
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