Après une période de croissance continue, la courbe de Facebook se stabilise en Tunisie. C’est que certains mettent systématiquement en avant les faces les plus sombres du réseau social. La version arabe va-t-elle donner un coup de fouet (au sens figuré, évidemment) aux facebookeurs tunisiens ?
Tekiano l’annonçait déjà le 14 février. Et voilà que c’est fait. La version arabe de Facebook est désormais disponible. Ghassan Haddad, le directeur de localisation de la firme de Mountain View peut pavoiser : « ça sera la première fois que les arabophones pourront utiliser Facebook en usant de leur propre langue. C’est énorme ».
De quoi peut-être permettre aux amateurs tunisiens de Facebook de franchir un nouveau palier. D’autant plus que le nombre de nos compatriotes inscrits dans les registres (virtuels) du numéro un des réseaux sociaux a l’air de marquer le pas. Après avoir progressé au rythme de 3000 nouveaux membres tunisiens par jour, tout au long du mois de février, au mois de mars, la croissance semble connaître ses premières limites. Ainsi, du 1 er mars au 9 du même mois, on est passé de 326 131 membres tunisiens à 326 013. Ce qui est loin de déplaire à certains, qui mettent systématiquement en avant les faces les plus sombres de Facebook. Ainsi, le réseau social a été présenté comme problématique voire même « dangereux ».
La version arabe devrait donc donner un sérieux coup de fouet (au figuré, évidemment) aux facebookeurs tunisiens. D’autant plus qu’il semblerait que l’arabe, dans ses versions dialectales ou littéraires ait la faveur de nos internautes. On notera par exemple que les blogueurs tunisiens sont toujours plus nombreux à opter pour l’arabe. L’arabisation du site vient donc à point nommé pour booster son audience en Tunisie.
Dans d’autres pays arabes, comme l’Egypte ou le Liban (voir illustration), la tendance stable (voire stagnante) de Facebook est plus claire encore. Puisque le réseau ne recrute plus de nouveaux membres depuis quelques mois. Toujours est-il qu’il compte malgré tout 900 000 utilisateurs en Egypte, 250 000 en Arabie Saoudite et 300 000 au Liban. Une peccadille, pourtant, par rapport aux 250 millions d’arabophones dans le monde. Mais quand on sait que l’arabe ne représente pour l’instant « que » 5% du contenu web mondial…
M. Haddad poursuit, dans un accès d’optimisme (et de lyrisme) : « Notre objectif est de rendre Facebook accessible dans toutes les langues de la planète ». Le réseau social numéro un est déjà disponible en 40 langues. Et il atteindrait bientôt les 60. Pour appuyer cette stratégie d’expansion linguistique tous azimuts, la société a affirmé mettre à contribution plus de 200 000 personnes pour traduire le site vers autant de langues. Et à l’heure actuelle, Facebook compte plus de 175 millions d’utilisateurs actifs. Le site ne dégage pourtant pas de bénéfices pour le moment.
Malek Ben Hammadi
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