Environ 1300 personnes se sont abandonnées à la transe de la musique dub. Leurs mentors dans ce trip? Le quintet français de «High Tone». Hayej & gaziH, Shinigami & SKNDR, les Tunisiens sont aussi de la partie, en pèlerinage electro à lAcropolium de Carthage !
«Véritables apprentis sorciers quant au sampling vinylique de masse, à l’alchimie dub en matière de sounds effects, aux néo-bidouillages électroniques et au hip scratching hop en cascade» Cest en ces termes que High Tone se présente. Le groupe français a été la tête daffiche la plus attendue d«Echos electrik #4», tenu samedi 27 novembre, à lAcropolium de Carthage dans le cadre de lE-Fest.
High Tone, éventail sonore !
Les membres de High Tone affichent la couleur dès le début de leur performance. Basse, guitare, batterie, claviers, synthétiseurs et platines, les instruments et les machines sont bien réunis et asservis par le quintet. Et ils commencent leur live avec des beats old school associés aux riffs de reggae pimentés par de bouleversants scratchs. Linfluence des pionniers de la musique dub à linstar de King Tubby et Lee «Scratch» Perry ne tardent pas à se manifester.
Les mix-vidéo et les jeux de lumière viennent renforcer lunivers proposé par High Tone. Les images animées par Led Piperz nous invitent à nous immiscer dans une atmosphère urbaine aux allures psychédéliques. Et High Tone intensifie lévasion avec des samples de musique asiatique. Le cocktail sonore ne se contente pas du sampling. Lethno-dub des enfants prodiges de la scène electro française se veut atypique. High Tone fera même recours au Didjeridoo, instrument à vent dorigine australienne dont lusage remonte à lAge de la Pierre.
Mais High Tone sest contenté de caresser ce registre pour revenir intempestivement aux beats noisy. Certains fans nont pas apprécié la nouvelle vocation du groupe. Ils restent nostalgiques surtout à «Wave Digger», lalbum que le combo a sorti en 2005. «High Tone est un groupe qui travaille depuis 12 ans. Ils tournent depuis un an avec leur dernier album. Ils ont fait près de 80 dates. Je comprends que ceux qui ont adoré ce quils ont fait il y a 4 ans sont déçus. Mais les membres de High Tone ont aussi un besoin artistique. Ils veulent passer à autre chose. Et ils ont présenté leur toute nouvelle création» explique Afif Riahi, directeur dEchos Electriques, association organisatrice de lévénement.
Les Tunisiens, cest en cours
Place aux artistes tunisiens en première partie de ce concert ! Hayej et gaziH étaient les premiers à monter sur les planches à 20h30. Et le surf des rythmes saccadés de Hayej sur ses lignes de basses aux imprévisibles tournures commence. Et cest parti pour plus dune heure de musique live accompagnée par les animations vidéo de gaziH. «La scène tunisienne est en développement. Ce qua fait gaziH est très intéressant. Il sagit dun artiste vidéaste en devenir. Hayej est également en évolution. La différence entre le set quil a donné au mois de juin et celui-ci est claire» estime Afif Riahi.
Et le show continue avec deux piliers de la scène electro tunisienne : Shinigami San et SKNDR. Les deux ressortissants du bon vieux Hextradecimal Crew ont été de retour sur scène pour une inédite performance en duo. Lorganisateur nous en parle : «Zied et Skander ont passé une semaine de résidence artistique. Ils ont travaillé jour et nuit sur leur performance. Et ça a vraiment donné quelque chose de nouveau». Le dub step de Shinigami San sest marié à lelectronica de SKNDR. Résultat : deux tunisiens fusionnant les sons issus des clubs de nuit de Detroit et ceux de Londres.
Divers genres et sous-genre de musique électronique ont été présentés à lAcroplium en cette soirée de clôture de lE-FEST. La grande famille de lelectro sest réunie à Carthage lors de cette manifestation étalée sur un an ou presque. Désormais, cest en stand by En attendant juin 2011 !
Thameur Mekki
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