Ils sont partout. Dans les bureaux des journaux, aux locaux des chaînes télé, sur les ondes des radios ou même dans la blogosphère, les fervents défenseurs de ZABA pullulent dans les médias de Tunisie. Mais nous n’avons pas la mémoire courte. La chasse aux meuniers est lancée sur Facebook.
Zaba est désigné comme un «prédateur de la liberté de la presse» par «Reporters sans frontières». Il est également listé comme l’un des «10 pires ennemis de la presse» par le «Comité pour la protection des journalistes». Et ce, depuis 1998. Pourtant, certains journalistes sont devenus des mercenaires asservis par la machine propagandiste de Zaba. Et ils sont dévoués dans leur mission.
Contre l’oubli ! La page «Mémoires du T**n National», sur Facebook, se consacre à rappeler les prises de positions des complices du régime de Zaba. Parmi les premiers sur cette liste de la honte : Afif Frigui, animateur sur Tunis 7 et sur la Radio Nationale, et autres mercenaires dans la propagande benaliste sont archivées.
Sur les colonnes du magazine hebdomadaire, «Al-Moulahedh», Frigui insiste persiste et signe : «Comment ne serait-on pas tous avec Ben Ali alors qu’il est le protagoniste du printemps de la Tunisie?». Et sur la même page de cette publication, un autre intervenant s’adonne à louer Zaba. Il s’agit d’Abderraouf Mekadmi, rédacteur en chef du quotidien «Echourouk».
Pas de surprises. Le magazine «Al-Moulahedh» est dirigé par Boubaker Sghaier, l’un des leaders de la police politico-médiatique du régime de ZABA. Le fameux auteur de la citation : «Internet est une arme de destruction massive», c’est lui. Parmi les archives conservées par la page «Mémoires du T**n National», nous retrouvons une vidéo extraite d’un débat sur France 24 au sujet du 20ème anniversaire du règne de ZABA.
Boubaker Sghaier y est dévoué, comme à son accoutumé, dans la défense d’un régime sanguinaire. Les cascades démagogiques de Borhen Bsaies ne sont pas passées inaperçues du côté des sympathisants des défenseurs des «Mémoires du T**n National». Ils les ont illustrées en deux vidéos dont l’une est extraite d’Al Jazeera et l’autre d’Hannibal TV.
Et la page ne se contente pas des colonnes des journaux et des extraits d’émissions tv. Elle regorge également de vidéos prises lors des colloques et conférences organisés par le RCD. Ainsi, Samir Laabidi, dernier ministre de la communication, au temps de ZABA y figure dans une séance de louanges à Leila Trabelsi. La une de «Likoll Ennas», tabloïd hebdomadaire dédié au lynchage des opposants de Zaba et des défenseurs des droits de l’homme, nous rappelle les vieilles pratiques de l’ancien régime et de ses milices médiatiques.
Toc toc toc ! Même les coups de théâtres des plus créatifs dans la propagande benaliste sont partagés par les fans de cette page. Moncef Ben Said, le journaliste sportif d’Hannibal TV, est un expert en la matière. Vous doutez de ses capacités? Il suffit de visionner la vidéo où il a les larmes aux yeux par amour de Zaba.
La propagande du RCD continue à la télé. Nous l’avons déjà relevé. Et les administrateurs de la page «Mémoires du T**n National» tiennent à nous le rappeler en publiant des vidéos témoignant des vieilles pratiques du journal télévisé de Tunis 7. Les mêmes figures y sont toujours. Mais ils ne sont pas les seuls à être visés par les souris mitrailleuses des chasseurs de sorcières. Hatem Ben Amara, animateur et producteur chez la Télévision Tunisienne, Amine Gara, animateur chez Mosaique FM ou encore Raja Saadani, animatrice chez Shems FM figurent également sur la liste. Idem pour des journalistes moins connus à l’instar de Fethi Cheroundy et de Slim Karray : les vidéos en témoignent.
Et les figures de proue du journalisme régional amenant leur pincée de sel dans la cuisine de la propagande pro-Zaba sont aussi attaquées. C’est le cas de Refka Zenati Boudakhan, animatrice à Radio Monastir. Sa bavure est illustrée à travers son livre mauve intitulé «Fabriqué en Tunisie», avec Zaba en couverture.
Tortures, corruptions et pillages ont sévi en Tunisie durant le règne de Zaba et sa mafia. De trop nombreux journalistes ont vendu leurs plumes et voix aux oppresseurs. Vendant ainsi à l’opinion internationale une image idyllique d’un pays de cocagne imaginaire. Il s’agit donc, en, somme de propagation de fausses informations, de publicité mensongère.
Thameur Mekki
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