La chute de Ben Ali a favorisé l’émergence d'”une multitude de cas de dépressions nerveuses, de troubles psychologiques et de symptômes anxieux”, explique à l’AFP un psychiatre tunisien, le Dr Habid Nouredine.
“Nous assistons, dit-il, à l’apparition d’un stress post-traumatique social, il s’agit non seulement de troubles anxieux très importants, mais également des compensations dépressives dans cette période de latence”.
“Suivant l’ampleur des symptômes qui peuvent aller d’une simple anxiété à des épisodes délirants ou des phobies, les traitements antidépresseurs sont relayés par une psychothérapie”, précise-t-il.
“C’était calme la première semaine de ce point de vue après la révolution tunisienne, mais il y a maintenant de plus en plus de cas d’hospitalisation pour des problèmes psychiatriques”, dit-il. Ces personnes, selon le médecin, sont hospitalisées dans des cliniques ordinaires faute d’établissements psychiatriques à Tunis.
Selon un autre psychiatre, il y a également “des soins à domicile pour des gens qui ont soutenu Ben Ali et qui se terrent chez eux”.
La chute de Ben Ali “est un grand facteur de stress, d’autant que cet incident était imprévisible, du moins par son ampleur et son timing. Cela exige (…) des stratégies efficaces de gestion du stress”, explique un autre psychiatre de Tunis, le Dr Fethi Touzri.
“C’est aussi, selon lui, un moment de grande sollicitation émotionnelle du fait de la sédimentation de 23 ans d’un régime qui n’a pas été amène avec tout le monde. La représentation sociale du régime et de sa chute sont de ce fait de grands bouleversements mentaux”.
Il semble que “les populations qui ont beaucoup souffert ou qui ont subi des abus et des atteintes à leurs droits fondamentaux seront les plus affectées, mais ce qui est déterminant, c’est d’une part la «quantité» de souffrances mais surtout comment ces souffrances ont été infligées et comment elles ont été perçues”.
Source : Afp
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