Les créateurs de mangas tunisiens sont à l’honneur, et un concours leur est spécialement destiné. Les 3 meilleurs seront publiés dans un recueil, le premier du genre en Tunisie. De quoi booster Farook K-moon, Miu Susuki , et Satanyx Syrus qui surfent sur le tsunami manga.
Les amateurs et les créateurs de mangas tunisiens (si, si, ça existe) s’illustrent, et ils sont une nouvelle fois à l’honneur. Un prix leur sera décerné, dans les jours qui viennent, à l’occasion d’un concours qui leur est spécialement destiné. Les 3 premiers gagneront le droit de publier le premier manga «made in Tunisia», sous forme d’un recueil des œuvres sélectionnées. Et c’est le 10 janvier 2011, que l’idée d’un «concours mangaka» a vu le jour. Organisé par le groupe Tuni J-Fans, l’ATCA (association tunisienne du cinéma d’animation) et Apollonia édition, il récompensera les meilleurs mangas créés par des Tunisiens.
L’idée étant d’affirmer la présence d’un genre qui a envahi la planète, mais qui est resté considéré comme «mineur» en Tunisie. Le manga. Le concours est ainsi ouvert aux jeunes créateurs de mangas, et à ces œuvres d’inspiration japonaise jamais publiées ou diffusées. Pour y participer, il suffisait d’envoyer avant le 26 février 2011, des mangas de «de dix à quinze pages maximum».
Le jury est constitué de
• Zouhair Mahjoub, réalisateur de film d’animation et professeur à l’ISAMM (Institut Supérieur des Arts et du Multi Média),
• Alaeddine Aboutaleb, réalisateur de film d’animation,
• Elyes Labidi, réalisateur,
• Abdelaziz Belkhodja, écrivain et éditeur.
Les fans de mangas, de plus en plus nombreux en Tunisie glissent sur la toile, à la recherche de shonens, shôjos et seinens, josei et autres hentais, pour autant de genres que revêt le phénomène manga. Dans les librairies, rien de bien intéressant pour des incollables. L’échange se fait sur le net. Notamment dans un groupe formé sur Facebook dédié au Japon : le Tuni J-Fans. Les membres y mettent en ligne leurs dessins et leurs dernières créations.
Farook K-moon alias Farouk Sfaxi , Meriem Zmander dite Miu Susuki et Jawher Dridi alias Satanyx Syrus sont des jeunes mangakas qui ont décidé de franchir la barrière de la lecture. Chacun son univers, K-moon baigne dans la mythologie, le surréalisme. Il aime explorer les légendes, s’interroger sur la théorie de l’intelligence, et mettre en scène les craintes humaines. Miu Suzuki, respecte les règles du genre du shojo : du Beau et de l’amour. Son personnage fidèle aux mangas aux couleurs flashy pour nymphettes éprises d’histoires à l’eau de rose. Satanyx Syrus, lui, a préféré puiser dans son réel et l’adapter à un univers citadin et moderne. Les descriptions de la vie l’intéressent plus que l’imaginaire, mais toutefois en mode projection subliminale.
Et Il aura fallu ce concours – pour persuader ces jeunes à renouveler profondément leur passion, et oser la différence. Pour faire surgir des émotions fortes entre les lignes, et les bulles de la bande-dessinée. L’humour, l’amour, la violence trouvent leurs places dans l’éventail des tons disponibles, à travers des dialogues légèrement naïfs. Rien là, pour autant, de gratuit. Ces bons mots, permettent à ces jeunes d’exprimer leurs solitudes, leur incompréhension ou de scénariser simplement la question de la vie dans la Tunisie des années 2000.
Haifa Kadhi
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