Oubliez les regards faussement langoureux et les sourires racoleurs des starlettes laborieusement «scalpélisées». C’est ici, sur Tunizika, que les fausses notes «T’zik el Mokh». Et que les sonorités (mél)odieuses prennent des allures de contre-pied. Sans fards, ni brosse à reluire. Le tout, mijoté avec des paroles, trempées au vitriol.
La musique alternative n’en est pas à son coup d’essai en Tunisie. Ses résonnances secouent, depuis belle lurette et sans merci, le dernier rempart de l’omerta. Quitte à remuer la sauce frelatée du Mainstream! Mais au moment où nos supports audio-visuels se comportent comme des moutons de Panurge, d’autres médias ont plutôt préféré se défricher une piste en marge des sentiers battus. C’est dans ce contexte que le portail de musique alternative Tunizika a émergé sur la Toile. Oubliez donc les regards faussement langoureux et les sourires racoleurs de ces starlettes laborieusement «scalpélisées» programmées vaille que vaille à l’antenne!
C’est ici, sur Tunizika, que les fausses notes «T’zik el Mokh». Et que les sonorités (mél)odieuses prennent des allures de contre-pied. Sans fards, ni brosse à reluire. Le tout, mijoté avec des paroles, trempées au vitriol. Scandées puis diffusées dans les podcasts qui pullulent à haute dose dans cette plate-forme intempérante. De là à supposer que l’invasion musicale à dominante underground ne vient que de commencer!
Tunizika, bien avant Zanzana !
Derrière le concept, se cache un incorrigible mélomane répondant au sobriquet DeeJay Bousz. Pour se décrasser le tympan, il avait l’habitude de consulter les forums de musique à l’instar de Mac 125, jusqu’au moment où il a découvert les collectifs de musique underground à l’image de Neshez, Zemeken et tutti quanti. «A l’époque, leur notoriété ne dépassait pas le cercle (trop) circonscrit des intervenants sur le forum en question. Je me suis donc proposé de lancer un support sur le Net consacré entièrement à cette catégorie musicale naissante alors en Tunisie» nous apprend t-il.
Ensuite, et à défaut d’avoir les connaissances préalables au développement de l’interface du site, DeeJay Bousz, ou Mehdi Guermazi de son vrai nom, a jeté son dévolu sur la plate-forme Blogger de Google. «J’ai enregistré mon premier podcast en 2005. Et de ce côté, je me félicite encore des feedbacks très encourageants qui s’en sont suivis ainsi que de l’avance que j’ai pris par rapport aux capsules de l’émission radiophonique culte « Zanzana», qui n’ont été podcastées que longtemps après la mise en ligne de mon baptême du feu» vante notre interlocuteur avec un soupçon de fierté.
Le site Web et l’épopée de la scène alternative…
Un an après, le site de Tunizika a été lancé et un nouveau membre surnommé Skan s’est greffé à Mehdi, pour diviser le volume de travail qu’implique cette initiative et pour se partager les tâches se rapportant à la recherche de nouveaux titres, l’enregistrement des capsules ainsi que la maintenance du site Web. «L’apport de Skan était palpable dans la mesure où ce dernier s’est fortement impliqué quant à la promotion de la scène alternative tunisienne sur Tunizika. Mais depuis, l’équipe a été élargie par l’intervention d’autres membres comme Haythem Abidbox et Khadija Chaâbouni, qui m’ont prêté main forte pour augmenter notre base de donnée musicale, leur apport était à cet égard, plutôt fructueux» souligne Mehdi.
Tunizika fera peau neuve sur la Toile d’ici peu. En effet, une nouvelle charte graphique plus conviviale et fraichement liftée du site est en cours de développement. «Cette interface sera enrichie de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de poster des commentaires sur les émissions, coter le contenu. Pour faire court, c’est un véritable bain de jouvence» renchérit-il.
Et voici un aperçu pour les plus impatients !
Relevons au passage que le site de Tunizika enregistre un indice de téléchargement moyen de 15 Gb pour les podcasts écoutés. «Ceci ne peut être traduit que par la vulgarisation allant crescendo de notre scène underground» constate Mehdi.
Et Tunizika a de quoi pavoiser pour l’engouement qu’il suscite auprès des non conformistes invétérés de la contre-culture.
Mohamed Jebri
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