Des internautes algériens ont lancé un appel à la révolution sur le web, via des pages fan sur Facebook. Et nos frères algériens ne sont pas très mordus des réseaux sociaux. Et la classe politique algérienne, trotskystes en première ligne, vote contre le soulèvement.
Nous voici arrivés en cette journée fatidique du 17 septembre 2011. Une date qui va peut-être annoncer l’éclosion du printemps arabe dans un autre pays du Maghreb arabe : l’Algérie. Des internautes algériens ont en effet lancé un appel à la révolution sur le web, en créant quelques pages fan sur Facebook à l’instar de Révolution algérienne, La révolution algérienne du 17 septembre 2011 ou encore la page journée de la colère. Mais pour que la mayonnaise prenne, comme cela a été le cas en Tunisie, encore faudrait-il que la mobilisation des internautes algériens soit au niveau de l’un des plus importants Etats d’Afrique. On relève à cet égard le faible intérêt de la population algérienne pour les réseaux sociaux.
Selon les dernières statistiques, nos frères algériens ne sont pas très mordus de Facebook. En effet, selon Oumma.com, « dans le dernier numéro de la revue de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed), l’Algérie comptait, début 2011, 1,6 million d’utilisateurs Facebook, soit à peine 4,6% de la population. Les derniers chiffres publiés sur le site socialbakers.com indiquent 2,5 millions de Facebookeurs sur plus de 36 millions d’Algériens. Une peccadille, comparée à la Tunisie qui rassemble selon la même source, 2,7 millions d’amateurs du réseau de Mark Zuckerberg sur à peine 11 millions de citoyens, soit plus de 20% de la population. Ce faible taux ne pourrait-il pas expliquer ce manque de réactivité des Algériens ?
Pourtant, dès l’aube du printemps arabe, l’opinion internationale s’est interrogée sur le cas de l’Algérie. Contre toute attente, et malgré la corruption galopante, le peuple algérien, qui a déjà vécu un soulèvement populaire en octobre 1988, n’a pas encore exprimé significativement sa colère.
Côté gouvernement, la réponse ne s’est pas fait attendre. Cette opération aurait pour unique but «de vouloir déstabiliser l’union du pays» selon les autorités algériennes. M. Dahou Ould Kablia, le ministre algérien de l’Intérieur ne s’est pas privé d’accuser des «agents provocateurs étrangers» de vouloir semer la zizanie en Algérie. Et même des partis de gauche semblent abonder dans le même sens que les autorités. Ainsi, dans un article paru dans «Le Journal de L’Algérie», dans son édition du 14 septembre 2011, Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) vient d’appeler au boycott du soulèvement annoncé pour le 17 septembre. Louisa Hanoune, qui va jusqu’à affirmer que les instigateurs de ce mouvement seraient constitués de «lobbies qui veulent servir les intérêts étrangers et qui œuvrent pour diviser le pays». Le fait que Mme Hanoune soit trotskyste n’est pas le dernier des paradoxes. Notre Hamma Hammami national, lui, n’a guère plié, même quand il croupissait dans les geôles de Ben Ali.
Reste à savoir si la force de frappe «numérique» des internautes algériens saura être suffisante pour engendrer le déclic d’un tel mouvement de protestation. Pas assez connectés les Algériens ?
M.B.H
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