Tunisie : Le livre se «déchaîne» sur le web

Facebook monte au créneau en Tunisie, pour défendre le… book ! Maisons d’éditions, librairies, auteurs et même lecteurs s’y mettent ! Parce que le web libère aussi le livre…

Déserté par l’adulte, boudé par les jeunes, le bouquin se retrouve plus marginalisé que jamais surtout depuis l’émergence rapide des technologies numériques . Les maisons d’édition, opérateurs culturels et passionnés du roman ont trouvé la parade en faisant usage de la remarquable montée en puissance de Facebook, en Tunisie, pour faire la promo du book. Voici que nos maisons d’édition pêchent les déserteurs du livre sur le web, justement.

Promo du book sur Facebook

Sur Facebook, des groupes tunisiens naissent autour d’un livre pour en discuter, tel que «Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? Itinéraire d’un opposant au régime de Bourguiba (1954-1979)» de Gilbert Naccache, un livre très présent depuis quelques temps sur le réseau social. Des pages d’événements sont aussi créées autour de la sortie d’un livre ou d’une séance de dédicace. Des espaces culturels hébergent des rencontres et débats littéraires et font leurs promos sur Facebook. A titre d’exemple, une rencontre suivi d’un débat avec les deux écrivains qui s’est tenue à El Teatro, samedi 02 mai 2009 à l’occasion de la sortie du livre de Gilbert Naccache, qu’on a cité dessus, et la sortie de «El 7abs Kadheb wel 7ay yrawa7» de Fathi Bel Hadj Yahia , deux œuvres édités par les éditions Mots passants.

Voilà que Cérès Editions est sur Facebook ! Cette maison d’édition tunisienne y dispose d’une fan page, régulièrement actualisée.

Durant la foire du livre le message a été martelé : «plus que DEUX jours pour profiter de la foire du livre… Meilleure vente sur le stand Cérès: le dernier titre de Yadh Ben Achour (de loin), puis les nouveautés; “Awladna-Nos Ados” des Dr. Delaroche et Karray…». On peut y trouver d’autres infos pour la promo tel que «FOIRE DU LIVRE DE TUNIS: meilleure vente en importation: le dernier Paulo Coelho: La solitude du vainqueur – qui vient de paraître (15 avril!!); il reste quelques exemplaires qui vont disparaître ce weekend, premier venu, premier servi… ».

Munis d’un site web www.ceresdiffusion.com, cette maison d’édition semble branchée haut débit. D’ailleurs, quelques librairies, et autres espaces culturels sont aussi en ligne. A titre d’exemple, la librairie Mille Feuilles à la Marsa veulent aussi profiter de la manne Facebook ainsi que le pavillon européen à la Foire Internationale du Livre de Tunis.
«Je pense que ça bouge pas mal. Tiens ! Pour la foire par exemple je trouve la communication assez réussie.» affirme Amel Zaazaa, coordinatrice du programme du pavillon.

Le web brise les tabous

Le web ne s’implique pas uniquement dans le processus de promotion et de la diffusion. Il contribue à briser les tabous et à libérer la pensée. « Les décideurs se disent qu’au pire des cas tel ou tel écrivain pourra publier son ouvrage sur le web, ce qui fait que la facilité d’accès à internet adoucit l’interdiction. Après tout, à quoi bon sert l’interdiction alors qu’il y a le web qui peut faire du livre interdit indépendamment de sa qualité, un livre vedette ?» explique Fethi Bel Hadj Yahia, écrivain. Il se trouve que l’un des défis à relever est celui du décalage entre générations qu’il impose, excluant la synchronisation entre les différents concernés. «Les choses qui vous semblent évidentes avec les nouvelles technologies, nous semble des travaux nécessitant un effort considérable. Rien qu’en voyant le réflexe de chacun de nous quand on a échangé les contacts ; j’ai commencé par te donner mon numéro. Quant à toi tu as commencé par me donner ton adresse e-mail.» dixit Mr Fethi avec humour.

Thameur Mekki