Les échos de la vidéo-scandale d’Ali Laârayedh ne se sont pas limités aux médias tunisiens. Même la presse dédiée à la communauté gay s’en mêle. De la Grande Bretagne au Moyen Orient en passant par l’Italie, elle a fait couler leur encre. Revue de presse.
GayMiddleEast.com, portail anglophone consacré à la communauté gay au moyen orient comme son nom l’indique, a consacré un article à l’affaire Ali Laârayedh. Publié dimanche 22 janvier, il a mis la vidéo dans son contexte en relevant qu’elle vient suite à des mandats d’arrestation émis contre trois officiers séniors du Ministère de l’Intérieur. Dans cet article, GayMiddleEast.com a évoqué la possibilité que cette vidéo soit une fuite orchestrée par un agent de la police secrète. «La faible qualité de la vidéo rend difficile la détermination de son authenticité» écrit Dan Littauer, auteur de cet article.
Tarek, un collaborateur tunisien de ce site, a évoqué que certains membres des forces de sécurité sont hostile envers le parti d’Ennahdha. Il a également attesté à GME qu’une frange importante de la société tunisienne qualifie, désormais, Ennahdha d’un «parti de lopettes». Selon Tarek, ils ont lié la vidéo à la libération de Neji Bhiri, frère du ministre de la justice Noureddine Bhiri, qui a été condamné à des années de prison pour pédophilie avant d’être relâché dans le cadre de l’amnistie générale du 14 janvier dernier.
Intitulé «Tunisia’s Post-revolution Sexuality Wars», cet article a rappelé que ces méthodes ont été utilisé par le régime de Ben Ali afin de discréditer ses opposants. Il est même revenu sur les drapeaux de solidarité avec la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) brandies lors de la manif Aata9ni.
De son côté, le site d’information britannique Pink News, dédiée à la communauté gay, a repris le même article en l’enrichissant avec des références à «Tunisian Torture: The Secret Garden of General Ben Ali», ouvrage de l’activiste tunisien Ahmed Manaï afin d’appuyer l’hypothèse stipulant qu’il s’agisse de l’une des basses manœuvres du régime de Zaba.
De sa part, le magazine en ligne italien Gay.tv a indiqué que «selon certaines rumeurs, la double vie de Laarayedh était bien connu, du moins dans sa jeunesse, mais personne ne connaissait l’existence du film» (sic!). «Un avertissement clair? Une vendetta politique? Certes, un signal d’avertissement clair, peut-être de certains ex-membres du régime de Ben Ali. Il ya des terres où la sortie est toujours une menace, heureusement nous vivons dans un pays différent. Vrai?» écrit le portail italien.
Les auteurs de ces articles ont tous insisté sur les attaques proliférant contre la communauté LGBT en Tunisie et la menace du simple fait d’être «gay» dans un pays musulman du Monde Arabe.
T.M
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