«La meilleure défense, c’est l’attaque». Tel est le dicton sur lequel repose le plaidoyer des avocats qui diabolisent quiconque ose toucher à leurs intérêts personnels. Mieux : le moindre avis contraire est perçu comme une agression. Ces gardiens de la justice et de l’équité sociale piétinent à présent les propres lois qu’ils défendent.
En effet, les nouvelles dispositions fiscales imposées dans le projet de budget 2017 de l’Etat n’auront pas plus aux avocats, qui ont manifesté le mardi 6 décembre, devant le siège du gouvernement à la Kasbah, après une marche silencieuse de quelques centaines de mètres. Comme ci cela ne suffisait pas, le Conseil de l’Ordre national des avocats (ONAT) a également décrété une grève générale dans tous les tribunaux de la république le 5 décembre.
Le timbre fiscal (une proposition émanant des avocats eux-mêmes !) imposé pour chaque dossier traité est la raison principale de cette vague de protestations.
Quand on sait que la rémunération d’un avocat de la part d’un client dépasse parfois les 10 000 dinars, on se demande comment une contribution fiscale de 20, 40 et 60 dinars par dossier puisse déranger à ce point…
Est-il logique que le simple fonctionnaire, à cause de la retenue à la source, supporte à lui tout seul, toute l’économie nationale, alors que les avocats, médecins ou pharmaciens ne paient que quelques broutilles ?
L’Etat, cerné de dettes, est actuellement au bord de la faillite. Une contribution égalitaire de l’ensemble des corps de métier est plus que nécessaire, pour une relance économique qui sauverait le pays du néant. Plus aucun doute, l’image de l’avocat est à présent écornée à tout jamais dans le subconscient tunisien …
Tekiano
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