Les partis traditionnels étaient endormis, ils ont sous-estimé le potentiel politique de ces questions. Les citoyens commencent à se réveiller.
Rick Falkvinge, président et fondateur du parti des Pirates, veut y croire : «Les citoyens commencent à se réveiller. Ils sopposent au contrôle que certains hommes politiques et entreprises bien établies veulent exercer sur Internet.» Cest ce que leur propose le Piratpartiet : «la suppression de la propriété intellectuelle et le libre-échange des connaissances et de la culture». A la trappe, par exemple, les brevets, «qui ne font que permettre aux grosses entreprises dexclure les petites du marché».
La stratégie est simple : «Entrer au Parlement européen, puis au Riksdag suédois en septembre 2010, afin de changer la régulation en Suède dabord, puis à Bruxelles et dans le monde», résume Rick Falkvinge.
A une semaine des européennes, les pirates suédois sont aux portes de Strasbourg. Les derniers sondages créditent le Piratpartiet de plus de 5 % des intentions de vote, soit plus que les 4 % requis pour décrocher un siège au Parlement européen. La formation, créée en 2006, arriverait même en troisième position en Suède, derrière les sociaux-démocrates et les modérés du Premier ministre, Fredrik Reinfeldt. Une percée qui pourrait bien constituer lévénement de ce scrutin, à lissue dune campagne bien terne.
Lors des législatives de septembre 2006, la formation navait remporté que 0,6 % des voix. Depuis, elle a mobilisé, chez les jeunes notamment. Les adhésions ont afflué après le 17 avril et la condamnation, par un tribunal suédois, des quatre fondateurs du site de téléchargement The Pirate Bay, à un an de prison ferme et 30 millions de couronnes (2,8 millions deuros) de dommages et intérêts. En quelques jours, le parti a triplé le nombre de ses adhérents, devenant la troisième formation politique. Plus de la moitié des militants ont moins de 25 ans.
“Les partis traditionnels étaient endormis, ils ont sous-estimé le potentiel politique de ces questions” analyse Ulf Bjereld, politologue à l’université de Göteborg.
“Nous sommes sur Twitter, sur Skype, nous utilisons les blogs”, souligne Jan Lindgren, le responsable de la campagne à Stockholm. “Il y a toujours quelqu’un de connecté, même à 2 ou 4 heures du matin”.
Attachés à Internet, défenseurs de la légalisation du partage de fichiers, beaucoup de militants expliquent avoir aussi rejoint le parti par crainte d’une société “Big Brother”.
Source Libération & AFP
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