Des protestations ont éclaté à Tunis et dans plusieurs wilayas tunisiennes suite à l’adoption de la loi des finances 2018 qui contient de nouvelles dispositions fiscales et des mesures d’austérité coûteuses aux classes pauvres et nocives pour les classes moyennes, les salariés et les petits producteurs.
Dans la logique de se plier aux dictats des institutions financières internationales, cette loi des finances a été adopté sous la pression et l’insistance du gouvernement et ce malgré les nombreuses voix qui se sont élevées contre son adoption.
Suivant avec intérêt cette large mouvance citoyenne qui a été soutenue par des forces politiques de l’opposition et des organisations civiles indépendantes, le Forum Tunisien Pour les Droits Economiques et Sociaux enregistre encore une fois, l’incapacité du gouvernement tunisien à apporter des réponses politiques aux protestations auxquelles il répond par les anciennes méthodes basées sur la criminalisation, la falsification de la réalité et l’approche sécuritaire, sous l’allégation d’actes de violences et de destruction commis dans plusieurs régions.
Ces mouvements coïncident avec le septième anniversaire de la révolution tunisienne qui est encore loin, malgré les avancées au niveau politique, de réaliser les objectifs économiques et sociaux sur lesquels elle a été fondée.
Ces mouvement viennent aussi confirmer l’isolement que vit la coalition gouvernementale du fait de son émiettement interne et de sa politique improvisée, la situation d’inquiétude et de colère qui règne en l’absence de propositions économiques et sociales courageuses qui limiteraient les écarts entre les régions et les couches sociales et protègeraient les populations marginalisées, permettant ainsi l’ouverture d’un nouvel horizon pour le développement économique et le progrès social.
S’inscrivant dans les valeurs de la solidarité maghrébine, les associations et organisations signataires:
1- Joignent leurs voix à celles de la société civile tunisienne qui a confirmé son rejet de tout acte de violence et de de destruction et son attachement au droit de manifestation et d’expression pacifiques ;
2- Appellent à la libération de tous les détenus, à l’arrêt des poursuites et à garantir le droit à l’action civile et pacifique ;
3- Estiment que le gouvernement tunisien et institutions officielles sont responsables des retombées de leurs politiques économiques et sociales, calquées sur un modèle de développement qui reproduit le chômage, la pauvreté, la disparité sociale et l’injustice ; et les appellent à revoir leurs politiques à travers des options fiscales équitables et des mesures de lutte réelle contre la corruption;
4- Appellent à plus de convergences et à l’unification des efforts des pays maghrébins et des diasporas maghrébines à l’étranger, pour soutenir le mouvement civil pacifique de rejet du budget d’austérité approuvé par le gouvernement tunisien, et mettre fin au blocus médiatique imposé au mouvement et à revendiquer la protection des activistes et le respect des droits et des libertés consacrés dans la constitution de 2014 .
Communiqué
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