Le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh a présenté, mercredi, sa démission au président de la République Kaïs Saïed.
Le 20 janvier 2020, le chef de l’Etat avait désigné Elyes Fakhfakh pour former son gouvernement, lequel a obtenu la confiance du parlement le 27 février dernier.
Fragilisé par les tiraillements entre les principales composantes de la coalition au pouvoir, le gouvernement Fakhfakh s’est enlisé davantage dans la crise politique suite à l’affaire de suspicion de conflit d’intérêt qui pèse sur son chef.
Ennahdha, premier vainqueur des élections législatives et membre de la coalition gouvernementale, – qui avait vainement exhorté le chef du gouvernement à élargir son soutien politique -, a appelé, lundi, sur fond de l’affaire Fakhfakh, à des concertations pour former un nouveau gouvernement.
Le président de la République s’est toutefois opposé à toute concertation, “tant que le chef du gouvernement n’a pas présenté sa démission et qu’il ne fait pas l’objet d’une motion de censure”.
De son côté, Fakhfakh a annoncé, dans la soirée de lundi, un remaniement dans les prochains jours. “Un remaniement qui tient compte de l’intérêt supérieur de la patrie”, a-t-il souligné dans une déclaration publiée sur la page Facebook de la Présidence du gouvernement.
Les appels au changement du gouvernement sont “contraires au principe de la solidarité gouvernementale et témoignent d’un manque de responsabilité en cette phase délicate. (…) Ces apels “ne font aucun doute sur le désengagement d’Ennahdha envers ses partenaires de la coalition”, a ajouté Fakhfakh.
Le lendemain, bien que l’affaire impliquant le chef du gouvernement fait l’objet d’une enquête en cours dans les sphères parlementaire et administrative, le conseil de la Choura a décidé d’opter pour le retrait de confiance au chef du gouvernement.
Le conseil de la Choura, organe consultatif d’Ennahdha, a chargé Rached Ghannouchi de concrétiser cette option en concertation avec les partis, les blocs parlementaires et les élus de l’Assemblée des Représentants du Peuple.
Le porte-parole d’Ennahdha, Imed Khemiri, a expliqué la décision de son parti par “les derniers développements survenus sur la scène politique”, l’inscrivant dans le cadre du respect des mécanismes constitutionnels.
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