Vous souvenez-vous du jeune ingénieur Arafet Ben Marzou qui a traversé l’Asie en Vélo? Aujourd’hui ce Tunisien qui a porté le drapeau tunisien dans les contrées les plus lointains et qui a sorti un livre relatant ses aventures inédites, se trouve interdit de quitter les frontières tunisiennes pour partir quelques kilomètres plus loin, en Algérie! Pour quelles raisons? Il est jeune et son passeport contient des tampons de pays ‘suspects’.
Voici son témoignage :
Je m’appelle Arafet Ben Marzou. Ingénieur de formation, j’ai décidé de devenir ambassadeur de la jeunesse de mon pays et j’ai porté le drapeau tunisien à travers le monde à vélo et avec fierté. A mon retour, j’en ai écrit un livre « à vélo Cap sur ma Chine » et j’ai multiplié les conférences pour parler de cette expérience afin de passer un message fort de liberté et de patriotisme et en insistant que tout jeune tunisien peut et doit partir à la conquête de ses rêves et projets.
J’ai traversé une vingtaine de pays… et aujourd’hui le 20/12/2013, on m’a refusé le droit de quitter la Tunisie pour l’Algérie…
Je suis arrivé à 13h au poste frontalier de Malloula (à 30 km de Tabarka). J’ai donné mon passeport à la police douanière. Ils l’ont pris. J’ai attendu pendant 3 heures. On m’a brièvement dit qu’on devait passer par le ministère de l’intérieur pour vérifier mes informations personnelles «istichara». ..Aucune explication. Après cette longue attente, un agent me rend mon passeport et me dit «vous n’êtes pas autorisé à sortir du pays».
… J’ai traversé des pays de l’ex URSS, des pires dictatures, sans problèmes. Et on ose m’interdire de quitter le mien. Suis-je en prison? Peut ont séquestré la jeunesse tunisienne au nom de l’application de l’absurde et fort-contestée loi ANTI-TERRORISTE?
Cet incident rappelle ce qui est arrivé à plusieurs jeunes filles âgées de moins de 35 ans qui se sont vues interdire de quitter le pays pour visiter des pays comme la Turquie ou le Maroc sans le consentement écrit du père ou du mari .
Dans une optique de lutte contre le terrorisme est-il judicieux d’adopter la solution d’emprisonner les jeunes arbitrairement dans une Tunisie qu’on veut transformer en une prison à ciel ouvert?
On n’arrive toujours pas à comprendre quels sont les critères que les agents de l’ordre/les douaniers adoptent pour rafler tel ou tel voyageur? Jusqu’à quand nous allons devoir vivre dans le doute d’un éventuel «interdit de voyager»?
S.B.
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